Propulsés par le Canceropôle Provence-Alpes-Côte d’Azur, et menés en collaboration avec des équipes anglaises, les travaux d’une équipe niçoise de l’Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement (IRCAN – Inserm/UNS/CNRS) dirigée par le Dr Bulavin ont mis en lumière un mécanisme qui explique pourquoi certains patients rechutent et d’autres développent des tumeurs encore plus agressives.

Cellules cancéreuses OCT4-positives (fluorescence GFP) ayant colonisé les poumons après un traitement au Cisplatine.


Il est bien établi que la chimiothérapie et la radiothérapie activent la signalisation de la réponse aux dommages de l’ADN (DDR), voie qui permet la réparation du dommage en arrêtant le cycle cellulaire, et qui reste le principal mode d’action de ces traitements. Cependant, après la régression initiale induite par la chimiothérapie, certaines tumeurs deviennent résistantes et d’autres arrivent même à progresser de façon plus agressive. Ce phénomène restait incompris. Dans leur article publié par la revue Molecular Cell, les chercheurs ont investigué ses mécanismes moléculaires. Les résultats obtenus montrent que, dans les cas où la réponse induite par la chimiothérapie est insuffisante pour éliminer toutes les cellules cancéreuses, elle peut considérablement favoriser la tumorigénèse dans les cellules tumorales restantes. En stimulant une série d’événements de reprogrammation pouvant aller jusqu’à la réactivation de gènes de cellules souches, la DDR peut efficacement contribuer à la récidive tumorale des tumeurs chez la souris et chez l’homme. Cette étude a permis d’identifier le facteur de transcription OCT4 comme un des facteurs participant au mécanisme de résistance. En effet, des cellules tumorales dépourvues d’OCT4 redeviennent sensibles à la chimiothérapie et présentent une récidive retardée.

Ces travaux de recherche ont donc révélé le rôle pro-tumoral inattendu de la DDR dans la reprogrammation des cellules cancéreuses post-chimiothérapie. Ces résultats offrent ainsi de nouveaux points d’entrée thérapeutique pour le développement des nouvelles stratégies de traitement anticancéreux.

« Le Canceropôle Provence-Alpes-Côte d’Azur offre un continuum d’accompagnement du chercheur pour l’aider aux moments clés de l’évolution de son projet, jusqu’aux résultats. Le Dr Dmitri Bulavin a ainsi bénéficié de notre appel « boostez vos publications » : une aide qui lui a permis de réaliser les expériences complémentaires demandées par Molecular Cell, et de voir ses résultats publiés par cette revue prestigieuse de renommé internationale. Nous sommes fiers d’avoir propulsé cette avancée majeure. Elle met une fois encore en lumière l’excellence de la recherche anticancers dans la Région Sud». Clara Ducord, Directrice du Canceropôle Provence-Alpes-Côte d’Azur